Mais avant toute chose, je voudrais revenir sur ça.....

PORTO CHAMPION D'EUROPE!!!!!!

Dans ses mauvais cauchemars, Didier Deschamps aurait sans doute pu imaginer le scénario de cette finale de la Ligue des champions 2004. Une ouverture du score portugaise peu avant la mi-temps, une vaine course-poursuite monégasque au retour des vestiaires pour finir par des contres meurtriers scellant le sort de la rencontre. 3-0, le score est lourd et sans appel.

Mais ce que Didier Deschamps n'aurait absolument pas pu prévoir, c'est la perte au bout de vingt minutes de jeu de son capitaine Ludovic Giuly, sans doute décisive quand on connaît la faculté de ce dernier de débloquer les situations mal engagées, et un arbitrage sans doute un peu défavorable qui fera sans doute parler sur le Rocher.

Pas de surprise au coup d'envoi avec les équipes annoncées, c'est-à-dire Givet plutôt que Squillaci en défense centrale et Cissé sur le côté droit du milieu monégasque, tandis que dans les rangs de Porto, Carlos Alberto a été préféré en attaque au Sud-Africain McCarthy. Des dispositifs classiques pour un début de match assez équilibré. La première occasion est pour l'ASM, avec une passe de Rothen plein axe pour Giuly qui grille la politesse aux défenseurs portugais mais bute sur Vitor Baia, bien sorti (3e).

Carlos Alberto ouvre la voie

Les joueurs de la Principauté font visiblement le pari de la profondeur, misant sur la vitesse de Giuly face à la relative lenteur du capitaine Jorge Costa. Une tactique qui tombe cependant vite à l'eau car on joue depuis vingt minutes lorsque le capitaine de l'ASM, touché aux adducteurs, fait signe à son banc qu'il ne peut pas aller plus loin. La finale du lutin monégasque aura duré à peine plus de vingt minutes, Prso prend sa place dans un match crispé, aucun des deux finalistes ne souhaitant trop se livrer.

Le temps d'encaisser ce gros coup dur, les hommes de Didier Deschamps prennent un petit ascendant dans le jeu sur leurs adversaires, à l'image de Cissé qui provoque le premier carton jaune de la partie pour Nuno Valente (29e). Dans la foulée, Morientes part seul au but, mais est signalé hors jeu à tort (31e). Porto accepte la légère domination monégasque, fidèle à sa tactique qui consiste à aspirer son adversaire pour mieux le contrer. Et ça marche ! Sur un ballon mal renvoyé par la défense, Paulo Ferreira centre dans le paquet, Carlos Alberto, entre Rodriguez et Zikos, bénéficie d'un contre favorable pour placer une reprise de volée dans la lucarne d'un Roma impuissant (39e). Le réalisme de Porto a une nouvelle fois payé... 1-0 à la mi-temps, l'affaire est mal engagée pour Monaco.

Deux contres meurtriers

Au retour des vestiaires, les joueurs de la Principauté semblent décidés à prendre davantage de risques face à une formation portugaise bien en place et qui attend visiblement son heure. Prso manque de profiter d'une erreur d'appréciation de Nuno Valente (56e), mais le temps passe, sans que l'ASM ne trouve de solution pour contourner le bloc portugais. Un bloc qui reçoit à l'heure de jeu le renfort du milieu russe Alenitchev, rentré à la place de l'attaquant Carlos Alberto, Mourinho annonce la couleur. Dans le camp d'en face, Deschamps joue logiquement la carte de l'offensive en faisant rentrer Nonda à la place de Cissé.

La tension se fait de plus en plus forte avec une formation de Porto qui défend son acquis bec et ongles face à des Monégasques tentant en vain de trouver l'ouverture. On assiste un peu au mauvais scénario craint par Didier Deschamps avant le match. Et le pire arrive: sur une remontée de balle de Morientes, l'Espagnol semble bousculé, M. Nielsen ne siffle pas, laissant la contre-attaque portugaise se développer. Deco sert Alenitchev sur le côté gauche avant de se replacer dans l'axe, la remise du Russe est parfaite, le maître à jouer de Porto fait le reste, prenant Roma à contre-pied d'un habile intérieur du droit (71e). La chance de Monaco est passée... Et sur un nouveau contre, Monaco boit le calice jusqu'à la lie, Alenitchev profitant d'un contre favorable pour crucifier Roma d'une reprise à bout portant (75e).

3-0, la messe est dite, Porto réussit l'exploit de remporter la Ligue des champions un an après avoir gagné la Coupe de l'UEFA. Le nouveau champion d'Europe aura fait carton plein cette saison face aux clubs français, battant Marseille deux fois en poule, sortant Lyon en quarts de finale avant cette issue fatale pour Monaco. C'est ce qu'on appelle un chat noir...